Le marquis de Pleumartin

En 2019, les archives départementales de la Vienne présentent au public un ancien fait divers du XVIIIe siècle, exhumé des archives à une conférence donnée le 16 mai 2019 par Fabrice Vigier, maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Poitiers. Le 9 mars 1753, quatre huissiers de Châtellerault sont violemment pris à partie, dans l’exercice de leurs fonctions, par une troupe d’une vingtaine d’individus. Durant plusieurs heures, ils subissent d’atroces actes de cruauté, qui entrainent la mort de l’un d’entre eux… Le coupable ? L’un des plus puissants nobles et seigneurs de Poitou et de Touraine : Victor Marie Nicolas Ysoré, marquis de Pleumartin.

Je vous laisse découvrir la vidéo consacrée au bien étrange marquis Victor Marie Ysoré…

La conférence

Le magazine TALENTS de Grand Châtellerault lui consacre également un article en mars 2020.

LA LÉGENDE NOIRE DU MARQUIS DE PLEUMARTIN

C’est une affaire à faire dresser les cheveux sur la tête. Elle a fait couler beaucoup d’encre, a inspiré de nombreux mythes. Cette histoire qui fait  » brrrr  » se déroule en 1753, à Pleumartin. Ici vit le marquis Victor Marie Isoré. Croulant sous les dettes, ce seigneur ne fait pas preuve de courtoisie ni de noblesse en accueillant les huissiers venus réclamer le règlement de ses dûs. Il les capture et les torture. Quatre officiers font successivement les frais de ce marquis tortionnaire. Son mode opératoire ? Dans le majestueux foyer de la cheminée du château, il leur fait rôtir le dos avant de les libérer. L’un des huissiers succombe à ses blessures. CRUAUTÉ SANS LIMITES La sénéchaussée est envoyée à Pleumartin. Objectif ? Capturer ce bourreau afin qu’il soit jugé et puni. C’était sans compter sur la hargne sans limites du marquis. Il fait abattre froidement le commandant de la troupe par ses hommes, parvient à s’enfuir. In fine appréhendé, Victor Marie Isoré est condamné par le Parlement de Paris en 1756 au châtiment suprême. La sentence ordonne également la destruction complète du château féodal, symbole du pouvoir du marquis. N’en subsiste aujourd’hui qu’une modeste tour, la partie logis ayant été reconstruite par les descendants du marquis. Afin d’éviter l’opprobe d’une exécution publique pour cette grande famille noble, l’homme est emprisonné. Il meurt dans sa cellule avant l’exécution de sa peine, peut-être étranglé.

SOURCE D’INSPIRATION D’EFFROYABLES RÉCITS Puisant dans ces faits réels, des histoires circulent de bouche à oreille, dans le secret des confidences. Des écrivains en verve créent des versions déformées. La légende noire du marquis de Pleumartin circule. Au grand dam des descendants de l’incriminé, la scandaleuse George Sand fait florès de l’histoire dans son roman féministe Mauprat. Elle y retranscrit la spirale de cruauté familiale avec une issue plus favorable que dans la réalité : l’un des seigneurs s’en affranchit grâce à l’intelligence et l’amour d’une femme. Dans ses Contes du Chat Noir, Rodolphe Salis a aussi produit un récit fantastique inspiré du vécu du marquis