La presse du 20 ième siècle relate deux affaires mettant en cause des revendeurs d’œufs…
Voici des extraits de l’arrêt:
«Attendu que plusieurs fois et notamment le 24 mai, à Pleumartin, Joyeau avait annoncé dès lé début du marché ou de la foire qu’il payait les oeufs 1fr.50 la douzaine alors que leur cours normal n’était que 1fr.30; qu’il a accaparé de la sorte la presque totalité des oeufs mis en vente ; «Attendu » qu’il a ainsi opéré une hausse du prix des oeufs; qu’il n’est que revendeur achetant pour expédier le jour même, et que, par conséquent, il ne saurait invoquer pour justifier ses agissements les besoins de ses approvisionnements ou de légitimes prévisions commerciales; que le but poursuivi était d’acheter la plus grande quantité possible d’oeufs, sachant qu il pourrait les revendre à un taux rémunérateur; que de pareils faits, très fréquents aujourd’hui, ont pour conséquence une hausse exagérée de certaines denrées, dont la pénurie ne saurait cependant être invoquée
et ne peuvent trouver des explications que dans une spéculation effrénée et illicite; qu’ils doivent être réprimés et c’est ce qu’a voulu le législateur par la
loi du 20 avril 1916; que ces faits sont prévus et punis par les articles 10 de la loi du 20 avril 1916 et 419 du Code pénal; qu’il existe dans la cause des circonstances atténuantes et qu’il
y a lieu de faire bénéficier l’inculpé des dispositions de l’article- 463 du Code pénal; «Par ces motifs, Déclare le prévenu atteint et convaincu d’avoir à Pleumartin, les 17 et 24 mai 1916, opéré la hausse du prix des oeufs au-dessus des cours normaux, et ce, dans un but de spéculation illicite, c’est-à-dire non justifiée par les besoins de ses approvisionnements ou de légitimes prévisions industrielles ou commerciales; «Et pour réparation le condamne à 50 francs d’amende et au remboursement des frais; fixe
au minimum la durée de la contrainte par corps. «Le tout par application des articles 10 de la loi du 20 avril 1916, 419, 463 du Code pénal, 2 et 9 de la loi du 22 juillet 1867.
»La partie condamnée s’étant pourvue contre ce jugement, le ministère public en a lui-même interjeté appel a minima et a obtenu de la Cour de Poitiers (chambre des appels correctionnels)
un arrêt, en date du 27 juillet 1916, qui a prononcé une sanction plus sévère contre le délinquant.
Juste après la seconde guerre mondiale, une nouvelle affaire d’œufs éclate à nouveau et s’étale dans les journaux nationaux.
En 1948, pour avoir stocké un million d’œufs dans une ancienne carrière, ce qui lui aurait permis de réaliser 7 à 8 millions de bénéfices, le marchand de volailles Liot de Pleumartin sera poursuivi. Les œufs ont été mis à la disposition du Ravitaillement général.
Articles de presse tirés de gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale
de France